Samota

Ce qui s’écrit ici
est le fruit d’une âme saoule
qui a vu le soleil
ordonner des sourires
et fissurer la crampe
d’une mâchoire fatiguée
et suinter du souvenir
qui goutte sale et salé.

Un méandre retient
à deux rides le reflet
d’une ancienne place forte
bardée de complicité.

Il goutte la mémoire,
de l’esprit et du corps
avec qui j’ai pu faire
autant, si, tellement,
un.

Exact.
Je croyais.
Et maintenant,
j’avale.

Et je fouille dans la bourbe, la poussière, les gravas.
dans les étoiles aussi parfois.
et des montagnes d’à peu près et de pourquoi pas.

J’ai découvert des corps,
des cerveaux et des mains.
Des regards d’amis, et d’autres de profondeurs.
Des bribes, des fragments, des rochers isolés tournés de filaments.
De la poésie, du fort, du souffle à plein poumons,
Du rêve, des cris de rage, un petit peu de joie,
des coudes dans les côtes,
des bleus sur les tibias.
Des transes, en trash, en tignasse, en particules et spiritueux.
Une respiration parfois.
Une danse sur des contretemps.

Mais plus rien n’est exact.

L’absurde m’a tellement insufflé
l’envie de disparaître,
qu’aujourd’hui,
je félicite
les sourires qui s’accrochent à mes dents.
et je goûte à pleine bouche les soleils des parcelles.

Mais j’ai beau les aimer
je les vois toutes bordées
de gouffres de silence
aux non-sens hérissés
de risques de confiance.

Parfois c’est beau.

J’ai repris l’escalade
et j’apprivoise le vide,
et mon corps m’écoute,
les surplombs me retiennent,
bizarrement,
et enfin.

Mais tout autour encore
tourbillonnent au vertige,
des démunitions,
des trop pleins qui fissurent
des néants qui implosent,
et de l’absurde,
tellement.
.. . .. . …..::::|/|::::…… .. . ..

Tu attendais l’entre-ouvre
Mais la poignée,
et le socle
et tout le chambranle.

Il n’y a plus de porte,
juste les restes d’un mur.
tout effondré, toute une largeur,
qui a su fait frontière,
un abri peut-être,
jusqu’au silence du minimum vivable.

Quoiqu’il arrive,
quoiqu’on se dise,
nous voilà sur d’autres rives,
loin.

J’avais vécu pourtant
la plus profonde rencontres
au plus clair de mon sang.
aimé de tout mon être
l’alter ego

Douche

J’ai du juste mal voir,
mal sentir,
inventer
le goût de la proximité.

Maintenant comme si
fallait excuser,
un bris de permission

Regarder encore
l’étendue vide du vieil absurde,

– Qui s’appellerait fatalité.

Qu’est ce que peut bien rassurer ?

– On ferait mieux et au fond,
de s’y fier,
s’y confier,
s’y confiner.

Peut-être est-ce autre chose,
dont tu es fier
et moi ignare
ou rechignant à accepter.

L’entre-ouvre à
laisser filer ces bribes..
Je ne sais pas bien sur quoi
elles vont aller s’accrocher,
ricocher
s’écraser.

C’est un taton,
ou un tison,
qui trifouille encore, un tréfonds
Pour retrouver ce qui peut l’être,
saluer au possible le sens de

Et peut-être comprendre,
Et peut-être suturer.

Tu t’en foutras
ou t’en fuiras,
t’en déferras.

alors tant pis.
alors je trinque :
au plus rien,
au plus tard,
au plus enfouis,
au calme des sereins
au départ des grands cygnes,
au vide qui s’espace

au rien